Page 2 - NOEL A LA COUR DE VERSAILLES
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Sous l’Ancien Régime, les fêtes de Noël sont avant tout des célébrations religieuses destinées
au recueillement.
De la célébration de la Nativité à l’arrivée du sapin de Noël à la Cour, comment fêtait-on Noël à la
cour de Versailles ?
La description que fait Philippe de Courcillon, marquis de Dangeau dans son Journal des 24 et
25 décembre 1697 illustre bien les pieuses habitudes de la famille royale à cette période :
‘‘Mardi 24, veille de Noël : le roi fit le matin ses dévotions. Après-dîner il entendit
vêpres ; ensuite il fit la distribution des bénéfices vacants. A dix heures il retourna
à la chapelle, et n’en sortit qu’après avoir entendu les trois messes de minuit
comme il fait tous les ans. Monseigneur, messeigneurs ses enfants et madame la
duchesse de Bourgogne assistèrent à toutes les dévotions de la journée. […] Jour
de Noël : le roi entendit la grande messe et assista à toutes les dévotions de la
journée. Monseigneur et les princes ses enfants y assistèrent avec lui.’’
La coutume veut aussi que la veille de Noël (comme à la Toussaint, à Pâques et à la Pentecôte),
le roi touche les malades des écrouelles : à cette époque la population croit encore
profondément au sacre (cérémonie religieuse), qui confère à l’élu le pouvoir de guérir cette
tuberculose des ganglions lymphatiques. Louis XIV prend aussi l’habitude de s’enfermer avec
son confesseur le père la Chaise et souvent il travaille tard le soir en compagnie de Madame
de Maintenon et de certains ministres. Ce n’est donc en aucun cas une soirée festive…
D’ailleurs le monarque interdit jeux, spectacles et comédies durant l’Avent !
Louis XIV touchant les malades des écrouelles
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