L’AVENT, ORIGINES, HISTOIRE ET TRADITIONS

    L’Avent est la période de l’attente qui couvre quelques semaines précédant Noël, quatre semaines dans la tradition de l’Église latine, de l’arrivée du Christ, rédempteur des hommes.

    En France, jusqu’au 14e siècle, la graphie la plus courante est Advent mais celle-ci disparaît totalement après le 17e siècle pour laisser place à la forme que l’on connaît aujourd’hui

    L’Avent, rappelant le mot latin adventus pour ‘‘venue, avènement”, mot qui appartient au vocabulaire militaire romain des trois premiers siècles, fut établi à l’imitation du Carême, mais ne remonte pas comme celui-ci aux temps apostoliques, car il ne saurait être antérieur à la fête de Noël ; or celle-ci, sous ce nom, ne date que du 4e siècle de l’ère chrétienne.

    Le temps de l’Avent s’ouvre le 4ème dimanche précédant Noël et commence cette année 2022, le 27 novembre.

    Mais d’où vient ce temps et quel est son but ?

    L’AVENT, SES ORIGINES ET SON HISTOIRE

    La célébration de l’Avent remonterait au cours du 5e siècle, lorsque saint Perpet, évêque de Tours ordonne qu’à partir de la fête de saint Martin (11 novembre), si spécialement solennelle dans cette contrée, jusqu’à Noël, on jeûnera trois fois par semaine : c’est ce qui a fait nommer l’Avent, le carême de saint Martin.

    On pense que jusqu’au 6e siècle cette institution n’a guère dépassé les limites du diocèse de Tours.

    Cependant le concile de Mâcon, tenu en 581, adopta l’usage consacré à Tours et bientôt toute la France observa ces trois jours de jeûne par semaine depuis la saint Martin jusqu’à Noël.

    Il fut en même temps réglé que les offices se feraient en Avent selon le même rite qu’en Carême.

    La piété des fidèles avait, en certains pays, dépassé les prescriptions adoptées par le concile de Mâcon, et on jeûnait tous les jours de l’Avent. Cette ferveur se relâcha et il n’y eut bientôt guère que les ecclésiastiques pour observer ce jeûne.

    Cependant, il semble que lorsque saint Perpet fit son ordonnance, il existait certainement quelque chose de très semblable à notre Avent, et qu’il ne fit que sanctionner cette pieuse pratique en la faisant commencer le lendemain de la fête de saint Martin qui était pour son Église une époque des plus remarquables de l’année.

    Cette quarantaine était encore généralement observée du temps de Charlemagne (vers 742-814).

    Bientôt, cependant, on limita ce temps à celui qui court depuis la fête de saint André (30 novembre) jusqu’à Noël. La solennité de cet apôtre était en effet plus universelle que celle de saint Martin.

    Déjà au 13e siècle, le jeûne de l’Avent n’était plus pratiqué communément. On cite dans la Bulle de canonisation de saint Louis, roi de France, le zèle avec lequel il observait ce jeûne.

    Ce n’était donc plus qu’un usage observé seulement par les Chrétiens d’une rare piété.

    Quand le pape Urbain V monta sur le siège pontifical, en 1362, il se contenta d’obliger les gens de sa cour à l’abstinence, et il n’y est plus question de jeûne.

    Rome avait coutume d’observer cinq semaines d’Avent qui précédaient la fête de Noël.

    L’Église occidentale, depuis plusieurs siècles, commence le temps de l’Avent le dimanche qui tombe entre le 27 novembre et le 3 décembre. Il ne comporte donc pas de jeûne, ni abstinence en Occident. On a admis que le temps de l’Avent, différent du temps de Carême, se célébrerait dans l’espérance joyeuse et une invitation à être vigilant.

    Il est important de considérer qu’en aucun temps l’Église n’a imposé, comme une obligation rigoureuse, le jeûne et l’abstinence comme elle l’a fait pour le Carême.

    On ne peut y voir qu’une extrême piété des fidèles qui, pour se préparer à la grande fête de Noël, ont voulu la faire précéder d’un temps destiné à la mortification et à la prière.

    Bien sûr, les papes et les évêques ont accompagné cette édifiante ferveur, mais jamais une unanime prescription n’a pu s’établir. Aucune peine canonique n’a jamais été attachée à l’infraction des pratiques de l’Avent, telles que l’abstinence et le jeûne.

    A souligner que les ordres religieux mêmes se contentaient déjà, du temps de saint Bernard, d’une abstinence plus sévère que dans les autres époques de l’année, excepté celle du Carême.

    Dans le catholicisme, la période de l’Avent célèbre le triple avènement du Christ : sa naissance à Bethléem, sa venue dans le cœur des hommes de tout temps, et son retour à la fin des temps. Dès le début de l’année liturgique, la triple référence au passé, au présent et à l’avenir est présente.

    L’Église catholique n’observe plus ni jeûne ni abstinence pendant l’Avent. L’office connaît les mêmes rites que le Carême, à peu de chose près, et un esprit de pénitence y préside.

    La couleur liturgique est le violet, couleur associée aux temps de pénitence, mais elle était autrefois le noir.

    Le dimanche de Gaudete (3ème dimanche) est célébré en rose : on approche de la Nativité et le blanc utilisé à Noël rayonne jusque dans le violet.

    Les noces y sont prohibées, jusqu’à l’Épiphanie ; cela s’explique par le fait que primitivement la fête de la naissance de Jésus se célébrait le 6 janvier, sous le nom de Théophanie.

    Finalement, l’Avent est devenu une période d’attente et d’espérance, celle de se préparer à la joie de la Nativité !

    Dans le calendrier liturgique catholique, le temps de l’avent est constitué de quatre semaines, commençant chacune par un dimanche : le premier dimanche (Levavi), suivant le 34e dimanche du temps ordinaire ; le deuxième dimanche (Populus Sion) ; le troisième dimanche (Gaudete) ; et le quatrième dimanche (Rorate).

    Dans le luthéranisme, la période de l’Avent est un temps de mémoire et d’attente, de préparation et de pénitence.  Les caractéristiques des quatre dimanches sont similaires à celles du catholicisme. La couleur liturgique des trois premiers est le violet, mais le quatrième peut être célébré en rose.

    Cependant, certains épiscopaliens et luthériens utilisent le bleu, et certains byzantins utilisent le rouge ou le blanc.

    L’AVENT, SYMBOLES ET TRADITIONS

    La Couronne de l’Avent

    Inspirée d’une tradition de l’Allemagne préchrétienne du 16e siècle, la couronne de l’Avent est inventée, en 1839, par le pasteur luthérien Johann Heinrich Wichern.

    Afin de contenir l’impatience des enfants qu’il éduque ; il fabrique alors une couronne de bois, avec dix-neuf petits cierges rouges et quatre grands cierges blancs.

    Chaque matin, un petit cierge est allumé et, chaque dimanche, c’est un grand cierge qui est allumé.

    Aujourd’hui, la coutume n’a conservé que les quatre grands cierges, un pour chaque dimanche de l’Avent et on utilise des branches de sapin pour confectionner la couronne, que l’on décore ensuite avec des rubans et des grelots.

    Une fois que les quatre sont allumées, elles symbolisent la lumière de Noël qui apporte l’espoir et la paix.

    Dans la tradition chrétienne, la couronne, symbole de royauté et de martyre, évoque le Messie-Roi et sa Sainte Couronne d’épines.

    Le vert des rameaux évoque la naissance attendue de Jésus-Christ, l’enfant de la crèche. Cette naissance symbolise pour les chrétiens le renouveau de la terre entière.

    Dans la tradition catholique, trois bougies sont de couleur violette tandis qu’une est rose ; ce qui correspond aux couleurs liturgiques des dimanches où elles sont allumées. Parfois une bougie blanche est ajoutée au milieu de la couronne. Celle-ci est allumée le jour de Noël.

    Le calendrier de l’Avent

    Le calendrier de l’Avent originel est une tradition chrétienne d’origine germanique qui date du 19e siècle.

    Dans le but de faire patienter les enfants jusqu’au 25 décembre, certains parents allemands distribuaient chaque matin, des images religieuses. Celles-ci étaient ainsi illustrées d’icônes saintes et d’extraits de l’évangile (appelées aussi cartes de prières).

    Vers 1850, on choisissait avec soin les illustrations. Certaines étaient joliment décorées avec du relief, de la dentelle et même des volets qui permettaient de dévoiler une image au centre.

    Premier calendrier de l’Avent – Au pays de l’enfant Jésus –
    publié par Gerhard Lang en 1903

    D’autres, sont sous forme de diptyque ou de triptyque (un système de volets dévoilant l’image centrale).

    On appelait les premiers calendriers « les calendriers de Nicolas » car ils étaient distribués le 6 décembre, jour de la Saint-Nicolas.

    Par la suite, les calendriers commençaient le 1er décembre et furent appelés « calendrier de Noël » , puis le nom de « calendrier de l’Avent » s’imposa enfin.

    Le calendrier qu’on connaît aujourd’hui ressemble davantage à celui créé en 1908 par un Gehard Lang (éditeur munichois de livres illustrés médicaux) qui propose un calendrier en carton composé d’images pour chaque jour jusqu’au 25 décembre.

    La première apparition imprimée d’une forme de calendrier est ‘‘L’horloge de Noël pour enfants’’ de Friedrich Trümpler, qui date de 1902. Des vers de chants de Noël formaient le cadran central, orné d’une aiguille rotative en laiton.

    En 1920 est commercialisé le premier calendrier de l’avent avec des petites portes ou fenêtres à ouvrir.

    Les années 1920 ont été une période faste en termes de créativité pour les calendriers de l’Avent : certains étaient conçus avec des blocs détachables à colorier, d’autres calendriers étaient conçus comme une échelle vers le ciel sur laquelle un ange était chaque jour déplacé sur une marche plus haute, et c’est aussi à cette époque que les calendriers de l’Avent laïcs ont peu à peu remplacé les calendriers religieux.

    Enfin, il faudra attendre 1958 pour voir apparaître des calendriers renfermant des surprises en chocolat placés derrière ces petites fenêtres : chacune d’entre elles doivent être mangée jour après jour!

    Mais depuis, les calendriers de l’Avent ne cessent de se métamorphoser.

    Chaque année, on voit apparaître de nouvelles versions (chocolats plus gros, de meilleure qualité, à l’effigie des héros de la télévision ou du monde musical du moment, etc.).

    On trouve aussi des calendriers de l’Avent de thé, de bijoux, de surprises diverses, etc.

    Populaires ? Bien sûr!

    Chacun revit, un peu, les souvenirs de son enfance quand découvrir une surprise ou un chocolat aidait à canaliser notre impatience d’être déjà la veille de Noël.

    L’horloge de Noël pour enfants
    De Friedrich Trümpler – 1902

    La tradition du calendrier de l’Avent a commencé à se répandre avec les colons (aux États-Unis, en Australie et dans d’autres anciennes colonies anglaises).

    À noter que durant la Seconde Guerre mondiale, cette tradition sert de vecteur de propagande au IIIème Reich. En effet, les images saintes angéliques sont quelque peu remplacées par les codes militaires et patriotiques de l’armée allemande. Souhaitant lutter contre les coutumes chrétiennes dans la société allemande et faire oublier la judéité de Jésus, il remplace les vignettes religieuses par des recettes de cuisine et une petite sélection de chants nazis et autres contes national socialistes à offrir aux enfants !

    Après la Seconde Guerre mondiale, les soldats américains commencent à envoyer des calendriers de l’Avent à leurs familles. Le président Eisenhower fut même photographié avec ses petits-enfants ouvrant un calendrier, aidant à propager cette coutume mondialement.

    En Allemagne, ce sont des maisons entières qui sont transformées en calendriers de l’Avent géants !

    Les véritables fenêtres jouent le rôle des cases, découvrant peu à peu des scènes colorées, comme cette façade de maison ancienne :

    Maison calendrier de l’Avent

    Texte proposé par Solange Bouvier

    Sources et photos : La France Pittoresque – Internet

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