COMPTE-RENDU DE L’INTERVENTION REALISEE SUR LE DISPOSITIF DE POTS ACOUSTIQUES CONSERVE A L’EGLISE DE SAINT-CHEF-EN-DAUPHINE

    COMPTE-RENDU DE L’INTERVENTION REALISEE SUR LE DISPOSITIF DE POTS ACOUSTIQUES
    CONSERVE A L’EGLISE DE SAINT-CHEF-EN-DAUPHINE
    12-15 AVRIL 2022

    L’équipe d’archéo-acoustique de l’université de Poitiers[1] (http://archeoacoustique.labo.univ-poitiers.fr/ ) a réalisé une campagne d’études et de mesures du dispositif de pots acoustiques de l’église Saint-Theudère de Saint-Chef-en-Dauphiné du 12 au 15 avril 2022.

    [1] Bénédicte Bertholon CESCM-Université de Poitiers, Jean-Christophe Valière, Laurent Philippon Institut Pprime-Université de Poitiers et Aïda Filali-Ansary (architecte).

    Dans les années 1960, René Floriot, dans le cadre de sa thèse de troisième cycle, s’était rendu sur place pour en faire l’étude et nous disposions de ses résultats : des mesures géométriques des pots insérés dans les maçonneries et la fréquence de résonance (mesurée en Hertz) de chacun des 45 pots conservés dans les murs Nord et Sud de la nef.

    Cependant, René Floriot n’avait alors pas numéroté spécifiquement chacun des pots, de sorte que les informations fournies ne nous permettent pas aujourd’hui de les identifier individuellement sur les murs.

    Or, la répartition particulièrement intéressante du dispositif par regroupement de deux, trois, quatre pots, disposés en triangle, carré ou ligne, a été manifestement choisie.

    Pour vérifier cette hypothèse, il était nécessaire de mesurer la fréquence de résonance de chaque pot clairement localisé et d’en étudier la facture (céramique) afin d’en mieux comprendre la logique d’implantation et de choix.

    Par ailleurs, il convenait de mesurer le temps de réverbération (TR) de l’église pour le mettre en perspective avec l’éventuel effet acoustique de ces pots.

    L’objectif de cette mission était donc de collecter de manière systématique les données à la fois acoustiques et archéologiques du dispositif de pots acoustiques de l’église de Saint-Chef.

    En complément de ces opérations habituelles dans le cadre de nos missions, nous avons reçu le renfort d’Aïda Filali-Ansary (architecte) qui a réalisé les relevés de l’église afin de replacer précisément le dispositif sur les élévations de la nef.

    De cette manière, elle produira un document précis et fiable pour accompagner l’étude archéologique et acoustique en cours.

    Dans la mesure où il n’a pas été possible, pour des raisons techniques, de faire entrer une nacelle dans la nef pour accéder directement aux élévations, nous avons effectué les mesures de fréquence depuis le sol, à l’aide d’une perche équipée d’un micro et nous avons observé les pots grâce à une petite caméra fixée sur la même perche.

    L’ensemble des données ainsi collectées sera ensuite dépouillé et confronté aux données partielles de René Floriot.

    L’objectif spécifique et particulièrement intéressant de cette mission concerne le schéma de répartition et d’agencement des pots visibles sur les murs :

    –  D’abord, a-t-on choisi des pots de même fréquence regroupés par deux, trois ou quatre ou bien a-t-on en revanche associé des pots de fréquences différentes qui soient musicalement accordés entre eux dans chacun des motifs (triangle, carré, ligne) ?

    – Ensuite, a-t-on utilisé un seul type de poterie ou bien plusieurs formes et dimensions de récipients différents et les différents types de pots identifiés correspondent-ils à des fréquences de résonance spécifiques ?

    – Enfin, l’église présente-t-elle des caractéristiques acoustiques particulières nécessitant l’usage de pots acoustiques ?

    Nous tenterons de répondre à l’ensemble de ces questions dans les prochains mois, par le dépouillement, l’analyse et l’interprétation des données collectées.

    L’intérieur de l’église sera réalisé sur trois années et le clocher de 1843 conservé sera équipé de deux belles cloches dont l’une offerte par la Municipalité de Corbelin.

    Bénédicte Bertholon et Jean-Christophe Valière

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