Page 7 - LA TAILLANDERIE A NANS SOUS SAINTE ANNE
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vieillards  et  les  enfants  sont
               relégués  aux  ramassages  et
               confections  des  gerbes  au
               moyen de leur faucille.
               Il  lui  est  encore  reproché  de
               mélanger les mauvaises herbes
               avec le blé ou encore de raréfier
               le  gibier  en  détruisant  les  nids
               de cailles ou de perdrix.
               Enfin, on lui reproche son coût
               qui est deux à trois fois plus cher
               qu’une faucille.
               Le  maniement  de  la  faux
               requiert  un  véritable  savoir-
               faire.
               L’apprenti   commence    très
               jeune  (entre  10  et  14  ans)  le                     Les Glaneuses
               plus  souvent  par  l’observation                 Jean-François Millet - 1857
               d’un faucheur habile.
               Pour choisir sa première faux (un jour de foire ou chez le quincailler), le débutant est souvent conseillé
               par un faucheur confirmé, le père, l’oncle ou le maître si le jeune est placé. Un bon faucheur sait choisir
               sa lame en la tâtant du doigt. Une bonne lame ‘‘sonne clair’’ et peut durer une dizaine d’années si elle
               est bien entretenue.
               La difficulté principale est d’acquérir le geste qui nécessite à la fois, force, adresse et souplesse ; plus
               la faux est longue plus son maniement nécessite de la force.
                                                ‘‘C’est la main gauche qui pilote (…). Il faut la tenir un peu haute
                                                pour que la lame soit bien parallèle au sol, qu’elle plane comme
                                                un oiseau, au ras du terrain, qu’elle s’y adapte et ne s’y plante pas
                                                dedans, les jambes pas trop pliées, le buste qui bouge à peine, les
                                                hanches qui règlent l’ensemble…’’ (cf. Roman ‘‘La Faux’’ de René-
                                                Victor Pilhes).

                                                Ce  geste  acquis,  une  autre  opération  délicate  est  à  connaitre
                                                parfaitement, ‘‘rebattre la lame’’ c’est-à-dire d’amincir le côté qui
                                                doit couper en le martelant à petits coups réguliers au moyen d’un
                                                marteau et d’une enclume.


               ‘‘Je vis le vieux contrebandier, assis à même le sol de terre
               battue, la lame d’une faux posée à terre en travers sur les
               genoux, le tranchant reposant sur une enclumette fichée
               dans la terre. Il tenait un marteau à masse légèrement
               convexe…’’ (cf. Roman ‘‘La Faux’’ de René-Victor Pilhes).


                                                                       Texte proposé par Solange Bouvier
                                                         Sources, textes et photos :
                                                         -   ‘‘La faux, de l’outil au symbole’’ de Michel Vernus
                                                         -   Internet


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