Page 1 - LES PRINCES FLAMBOYANTS DU MOYEN AGE, ZOOM SUR LOUIS D’ORLEANS, LE FASTE FURIEUX D’UN AMBITIEUX
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S’il n’est jamais agréable, pour un sportif, de se retrouver au pied du podium, l’on n’apprécie
               pas davantage d’être le second, à plus forte raison lorsqu’on est un prince de la maison
               capétienne de Valois, un prince des lis.
               Telle est la situation de Louis d’Orléans, fils du roi Charles V et frère unique et
               cadet de Charles VI. Son père aurait voulu le marier avec l’héritière de Hongrie
               – ce qui lui aurait procuré, outre la succession hongroise, des droits sur Naples,
               la Sicile et la Provence - ,mais le projet échoue !
               Dès son adolescence, Louis souhaite exercer des responsabilités politiques
               dans le royaume de son frère, dont il n’est, physiquement que le chétif reflet.

               Certes, si Charles VI meurt sans enfant, il lui succédera. Mais l’incertitude est grande et la
               probabilité plus élevée encore de rester seulement le premier de ses conseillers.
               En attendant, il est peu titré : comte de Valois, puis comte de Touraine (1386), il n’obtient le
               duché d’Orléans qu’en 1392 et est confronté à ses puissants oncles, les ducs de Berry, de
               Bourgogne et d’Anjou.


               Louis, va dès lors, consacrer toute son énergie à d’autres matières.
               Peu enclin aux exercices physiques, le duc est pur intellect ; instruit, d’un caractère posé et
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               d’un  verbe  pondéré,  il  est  doué  pour  l’argutie   juridique,  la  diplomatie,  la  politique.
               Mais il estime que l’astrologie sert cette dernière et il se passionne bientôt pour les sciences
               occultes - ce qui ne laisse pas d’inquiéter ses proches -.
               Certains chroniqueurs lui prêtent quantité de vices, les jeux de hasard, les beuveries et de
               nombreuses aventures amoureuses.


                                          En matière de femmes, deux seulement doivent être évoquées :
                                          Valentine  Visconti,  à  laquelle  il  s’unit  en  1389.  Fille  de
                                                       er
                                          Jean-Galéas I  Visconti, seigneur de Milan et d’Isabelle de Valois.
                                          Elle  lui  apporte  en  dot  deux  comtés  ainsi  que  l’ensemble  des
                                          seigneuries milanaises, au cas où son père mourrait sans héritier.
                                          Elle est peu aimée et on s’en méfie.
                                          Ne pas oublier que Louis et Valentine auront pour fils le poète
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                                          Charles d’Orléans , père du futur roi Louis XII.
                                          Et puis de ses amours adultères avec Mariette d’Enghien naîtra,
                                          en 1403, Jean d’Orléans, plus connu sous le nom de Dunois, dit le
                                          bâtard d’Orléans, compagnon de Jeanne d’Arc.


               C’est sans doute dans la commande artistique que le couple princier déploiera le plus grand
               dynamisme.
               Les investissements du duc d’Orléans en matière d’architecture civile, urbaine et religieuse
               sont considérables.

               1   Raisonnement marqué par une subtilité excessive.
               2   Charles d’Orléans (1394-1465) est connu surtout pour ses œuvres poétiques écrites lors de sa longue captivité
               anglaise (25 années).
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