Page 9 - DECOUVERTE DE MORESTEL A TRAVERS SON HISTOIRE ET SES MONUMENTS
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En fait, la trace des seigneurs de Morestel est attestée en 1081, est-ce la famille qui a donné son
               nom à la ville ou l’inverse ? Elle devait posséder, sur le promontoire rocheux du Mollard Paradis, un
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               premier château, au moins depuis le 13  siècle.
                   Un temps aux mains des Miolans, originaires de
               Savoie, Morestel rejoint le domaine du Dauphin au
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               début  du  14   siècle  ;  le  mandement  (territoire
               dépendant  du  château)  est  alors  dirigé  par  un
               officier,  le  châtelain.  À  partir  de  1421,  la  terre  de
               Morestel est confiée à des seigneurs locaux, parmi
               lesquels  il  convient  de  signaler  les  Rossillon  (du
               Bouchage), fondateurs du couvent des Augustins et
               de  l’hôpital,  et  les  Bathernay  (de  la  Drôme),  qui
               doivent leur fortune au service du Roi Louis XI.

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                   Morestel a subi les invasions des légions romaines au 5  siècle, peut-être des invasions mauresques
               mais ceci n’est pas établi. Ont suivi les guerres delphino-savoyardes entrainant la construction de très
               nombreuses maisons fortes destinées à protéger en cas d’attaque ; beaucoup ont disparu.
                   Certaines  ont  été  reprises  par  des  fermiers,  ce  sont  les  fermes  de  Montin,  de  Bachelin,  des
               Balmettes, d’Avernay, etc.
                   Morestel  était  enclave  dauphinoise  en  plein  territoire  savoyard  très  proche ;  Dolomieu,  à  dix
               kilomètres, servait de frontière avec la Savoie.
                   Morestel n’échappe pas aux affres des guerres de Religion qui ont duré trente ans. Les remparts
               sont  endommagés,  l’ancienne  église  paroissiale  hors  du  bourg  est  détruite  ainsi  que  le  château,
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               attaqué par Balthazar de Disimieu, sur ordre de de Gordes , en 1576. Il fallut dit-on, quatre-vingts
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                   Cependant, « Gratet-Granieu, seigneur du Bouchage (dont dépendait Morestel) ayant représenté
               au gouverneur que la tour servait d’archives à la Maison du Bouchage, qui y avait ses titres et ses
               documents, de Gordes ordonna qu’on ne touchât point à cette tour ». Telle était la coutume alors.
                   Cette tour, devenue ruine, s’est transmise aux différents héritiers des Quinsonnas. Dans les années
               1960, la dernière héritière, la Marquise de Saint Pern, l’a léguée, pour le franc symbolique, à la ville de
               Morestel.

                   A signaler qu’au pied du donjon se tient la citerne qui servait de réserve d’eau. Les eaux de pluies
               y étaient canalisées, est-elle comblée ou encore en état ?

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                      •  L’intérieur du Donjon du 14  siècle

                   Les travaux ont commencé en 1960-1973 en respectant la construction de l’époque.
                   Ce donjon de plan quadrangulaire est sans doute ce que les textes nomment Grande tour ou tour
               de la prison. Il abritait au rez-de-chaussée, une salle de gardes et de prison, et une salle haute éclairée
               de fenêtres à coussièges, qui permettaient de faire le guet assis, et accessible depuis le chemin de
               ronde.
                   Ces espaces sont occupés aujourd’hui par quatre expositions annuelles de peintures d’artistes
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               contemporains sous l’égide de l’A.C.C.P , son gestionnaire. Un escalier a remplacé l’échelle de bois
               amovible de l’époque médiévale pour accéder à l’étage.


               6   Lieutenant  général  au  gouvernement  du  Dauphiné.  Ce  trop  fameux  baron  abandonna  de  plus  en  plus  les
               Huguenots et finit par mourir catholique.
               7  Pour mémoire : l’association des artistes contemporains de la cité des peintres.
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