RETOUR SUR NOS DEUX VISITES DANS LE FOREZ SAMEDI 21 MAI 2022

    Le château de la Bâtie d’Urfé, monument historique depuis 1912.

    En franchissant ce qui reste des douves – à l’emplacement de l’ancien pont-levis et d’une poterne aujourd’hui disparue- nous voici au 16e siècle, dans la cour d’honneur de Claude d’Urfé, bailli du Forez, gouverneur des enfants royaux. Il fait partie du cercle des familiers de la couronne de France.

    Dans ce château, Claude d’Urfé mêle des influences françaises héritées de sa présence à la cour de François Ier et Henri II et sur place il emploie un maître-maçon forézien et fait appel à des artistes italiens pour le programme décoratif. Marie, une des deux guides, l’a appelé le premier château de la Loire.

    Le logis central et ses deux ailes, sans véritable symétrie, forment un U : corps de garde à gauche, aile occidentale avec sa rampe en pente douce gardée par un sphinx accroupi et terminée par un pavillon carré formant loggia qui s’avance hors de la galerie pour mieux accueillir les hôtes et sa double galerie à l’italienne, à droite.

    Pourquoi un sphinx ?
    Celui-ci porte sur son poitrail la devise qui se traduit ‘‘aie un sphinx chez toi’’, Claude d’Urfé (1501- 1558), gentilhomme de la Renaissance, humaniste, veut ainsi signifier à son visiteur qu’il pénètre dans la demeure d’un lettré ; le sphinx, image de la science, symbolise la connaissance.

    Le corps de logis principal abrite les parties les plus originales du château : la salle des rocailles et la chapelle ou ‘‘merveille du château’’ qui lui succède, comptent toujours parmi les plus célèbres de leur époque.

    • Seule grotte du 16e siècle subsistante en France à offrir des vestiges aussi spectaculaires ;
    • La chapelle du 16e siècle conserve des peintures de scènes de l’Ancien Testament ( inscriptions en caractères hébraïques peints en or), la voûte en caissons octogonaux est conservée dans son état d’origine et porte les symboles de la Trinité et dans un petit caisson, la devise ‘‘un esprit sain dans un corps sain’’ qui reflète l’esprit humaniste de Claude d’Urfé, les initiales entrelacées de Claude et Jeanne (son épouse, morte jeune en 1542), l’autel de marbre blanc représente dans ses bas-reliefs, le sacrifice de Noé, le passage de la mer rouge, David et Goliath, très finement ciselés, héla plus de boiseries, ni le pavement de carreaux de faïence de 1557.

    A l’étage se situent les appartements :

    • L’ancienne bibliothèque et le cabinet de travail, dit d’Honoré d’Urfé, sont meublés de coffres Renaissance, des portraits représentent Claude et Honoré d’Urfé (son petit-fils) ainsi que de François-Louis Puy de la Bastie, fusillé en 1793, dont la famille était propriétaire du château.
      Une vitrine présente les cinq volumes de l’Astrée écrits par Honoré d’Urfé.
    • La chambre d’apparat (sur son côté Sud, deux grandes alvéoles avec voûtes caissonnées, de fines moulures retombent sur des pilastres cannelés), tapisseries tissées à Felletin, lit
      authentique de Claude d’Urfé, etc.
    • Les salons : Grand et Petit salons aux poutres disposées en biseau pour améliorer l’acoustique, décor méridional du Marquis de Simiane, tapisseries illustrant les scènes de l’Astrée et suite de tapisseries d’Aubusson, etc.

    Les jardins : parterres, contours de buis, rotonde et fontaine de Vérité d’Amour évoquées largement par Honoré d’Urfé dans l’Astrée ; reconstitution de la fontaine sous la rotonde à partir de fragments de la vasque et du bassin, en 1998.

    Le prieuré de Saint-Romain-le-Puy, classé Monument historique depuis 1899

    Après une belle petite grimpette où la vigne et une flore méditerranéenne nous accompagnent (figuiers, anis..) nous voilà tous parvenus au sommet du pic basaltique. Nous dominons la plaine, le canal du Forez et un très beau panorama alentour !
    Ici se dresse le prieuré dont subsiste l’église prieurale. Quelques pans de murs rappellent ses anciennes fonctions (enceinte, logis, réfectoires, cuisines, logis du prieur, remises, etc.).
    La citerne est toujours visible et intacte et possède deux orifices (l’étroit pour collecter les eaux des toitures et l’autre pour puiser l’eau).

    L’église fut fondée par Bouchetal entre 980 et 983 sous le règne de Conrad le Pacifique, roi de Bourgogne, sur un site déjà ouvert à un culte païen celtique.

    En 984, Bouchetal en fait don à l’Abbaye d’Ainay (Lyon) qui désigne Aldebertus comme 1er prieur pour s’y installer avec 6 moines.

    L’église sera modifiée pour devenir l’église prieurale (terminée en 1017) dédiée à saint Romain, martyr d’Antioche (supplicié et étranglé) dont les reliques ont dû reposer dans la crypte.

    Les phases de construction :

    • Une nef de fin 10e siècle,
    • Un chœur du 11e siècle,
    • Des embellissements gothiques au 15e siècle,
    • Des pans de fresques allant du 10e au 15e siècles

    Parmi les peintures :

    • Le martyre de saint Romain d’Antioche, peintures du 13e siècle ; à noter que la figuration du martyre figuré ici résulte sans doute d’une confusion avec saint Romain de Rome qui fut effectivement décapité.
    • Une Sinopia du 11e siècle, ébauche de fresque réalisée avec du pigment rouge portant le même nom : elle représente un lion bondissant,
    • Saint Barbe qui tient la palme du martyre,
    • Sainte Catherine tient un livre ouvert dans ses mains, à sa droite sainte Madeleine tient le vase de parfum qu’elle portait au sépulcre du Christ

    Parmi les sculptures intérieures : symboles les plus élevés, mystères sacrés.

    • Entrelacs en forme de vagues, en forme de boucles, nœuds sans fin ou nœud infini, à deux ou trois brins, de forme runique,
    • Têtes de béliers rappelant le sacrifice d’Abraham, variante de l’agneau de Dieu,
    • Feuillage, Rose (de l’églantier) symbole de l’amour,
    • La roue symbolisant les cycles, les renouvellements, croix celtique surmontée d’une tête
    • Oiseaux buvant dans le même calice,
    • Dragons, lions (puissance, courage)

    La crypte à laquelle on accède par l’église (autrefois aussi par l’extérieur, par le cloître) comportait 12 colonnes dont il ne subsiste plus que neuf : les thèmes des chapiteaux sont apocalyptiques ou évoquent le Céleste (oiseaux attachés tentant de boire dans un calice, etc.)

    Parmi les sculptures extérieures :

    • Le lion
    • Le Svastika, croix dont chaque branche possède un retour à angle droit
    • L’arbre, symbole de vie en évolution perpétuelle
    • ALDEBERTUS, pierre de signature du nom du premier prieur
    • Lions affrontés, synonyme de partage, de complémentarité.
    • Croix à 6 branches (6 est le chiffre de la création, évocation du chrisme, de la croix grecque..)
    • Croix à quatre branches pouvant définir les quatre points cardinaux, les quatre éléments…

    Encore :

    • La Tétrakis séparant deux sculptures, elle a la forme d’un triangle comportant 4 pierres de côté
    • La Quintessence, séparant deux sculptures cette représentation en triangle avec 5 pierres par côté ; pour Platon le monde est bâti sur le nombre 5.

    Une frise court sous la corniche et porte une inscription incomplète en bas-relief en latin signifiant
    ‘‘Cette église est à l’honneur du saveur du monde…..église construite à l’honneur de Dieu’’.

    Proposé par Solange Bouvier

    Sources :

    • Livre Château de La Bastie d’Urfé (Société Historique et archéologique du Forez – LA DIANA)
    • Le Prieuré de Saint-Romain le Puy ( ville de Saint Romain le Puy)
    • Le Prieuré de Saint-Romain le Puy – Son histoire, son architecture (Association ALDEBERTUS)
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